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Lisette Leigh ? L'?uvre d'une nuit de Mai【電子書籍】[ ELISABETH GASKELL ]

   

 


 

 


<p>Quand la mort entre dans une maison le jour de No?l, le contraste de ce qui est avec ce qui a ?t? donne au chagrin une amertume nouvelle et ajoute ? la d?solation le sentiment d’un isolement plus complet. Jacques Leigh mourut au moment m?me o? les cloches lointaines de l’?glise de Rochdale appelaient les fid?les au service du matin, le jour de No?l 1836. Quelques minutes avant sa mort, il ouvrit des yeux d?j? voil?s, et, par un mouvement presque imperceptible des l?vres, fit signe ? sa femme qu’il avait quelque chose ? dire. Elle se pencha vers lui et recueillit ces paroles entrecoup?es : ≪ Je lui pardonne, Anne ; que Dieu me pardonne ! ≫</p> <p>ー Oh ! mon tr?sor, mon bien-aim?, gu?ris-toi seulement et je te remercierai tous les jours de ce que tu viens de dire ! Que Dieu te b?nisse du ciel pour ce que tu as dit ! Tu n’es pas si agit?, peut-?tre que… oh ! mon Dieu !</p> <p>Il ?tait mort pendant qu’elle parlait.</p> <p>Depuis vingt-deux ans, ils ?taient mari et femme ; pendant dix-neuf ans leur vie avait ?t? aussi calme et heureuse que pouvaient la rendre une droiture parfaite d’un c?t?, et une confiance et une soumission compl?te de l’autre. On aurait pu encadrer et suspendre chez eux la fameuse r?gle de Milton pour la vie conjugale ; il ?tait vraiment l’interpr?te entre Dieu et elle ; et elle aurait eu honte d’elle-m?me si elle avait seulement os? se dire qu’il ?tait s?v?re ; cependant, autant il ?tait honn?te et droit, autant il ?tait dur, aust?re, inflexible. Mais depuis trois ans le murmure n’?tait jamais sorti du c?ur de la femme ; elle s’?tait r?volt?e contre son mari comme un tyran, et sa r?volte cach?e, morne, avait fait dispara?tre toute trace d’affection et de soumission conjugales, empoisonnant les sources d’o? d?coulaient nagu?re une tendresse et un respect in?puisables.</p> <p>Les derni?res paroles de Jacques Leigh l’avaient replac? sur son tr?ne dans le c?ur de sa femme, et ?veill? une am?re repentance pour toute la froideur des ann?es pass?es. C’est ce sentiment qui lui fit refuser toutes les instances de ses fils, qui l’engageaient ? voir les bons voisins qui s’arr?taient en se rendant ? l’?glise pour lui offrir leur sympathie et leurs consolations. Elle voulait rester avec ce mari mort qui lui avait parl? si tendrement ? la fin, apr?s avoir gard? le silence pendant trois ans ; qui sait ? si elle avait ?t? plus douce, moins irrit?e, moins r?serv?e, peut-?tre aurait-il c?d? plus t?t… et ? temps !</p> <p>Elle se balan?ait sur sa chaise au pied du lit, entendant ? peine les pas qui entraient et sortaient dans la chambre au-dessous ; elle souffrait depuis trop longtemps pour laisser violemment ?clater sa douleur ; les traces des pleurs ?taient creus?es sur ses joues, et les larmes coul?rent incessamment tout le jour. Mais lorsque la longue nuit d’hiver vint ? tomber, lorsque les voisins furent tous rentr?s chez eux, elle s’approcha doucement de la fen?tre et regarda longtemps d’un air inquiet les vastes bruy?res plong?es dans les t?n?bres. Elle n’entendit pas la voix de son fils qui lui parlait derri?re la porte, elle ne s’aper?ut pas qu’il entrait et elle tressaillit lorsqu’il la toucha.</p> <p>ー M?re, descends. Nous sommes seuls, Guillaume et moi ; m?re ch?rie, nous avons besoin de toi.</p> <p>La voix du pauvre gar?on tremblait et il se mit ? pleurer. Ce fut ?videmment avec effort que madame Leigh s’arracha de la fen?tre, mais elle ob?it en soupirant ? la pri?re de son fils.</p> <p>Les deux jeunes gens (Guillaume avait tout pr?s de vingt et un ans, mais sa m?re le regardait encore comme un enfant), avaient fait tout ce qui ?tait en leur pouvoir pour rendre la cuisine s?duisante aux yeux de leur m?re. Jamais, dans le temps pass?, avant ses chagrins, elle n’avait pr?par? un feu plus clair ou un foyer plus propre pour le retour de son mari. Les tasses ?taient sur la table, la bouilloire ?tait sur le feu, et la douleur des deux jeunes gens s’?tait chang?e en une sorte de s?r?nit? grave. Ils entouraient leur m?re de toutes les petites attentions qu’ils pouvaient imaginer, mais elle ne paraissait pas y faire grande attention ; elle ne r?sistait pas, elle se soumettait ? tous leurs arrangements, mais rien ne semblait lui aller au c?ur.</p>画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。

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